Appel au civisme ou appel à la délation ? La polémique fait rage. Depuis ce week-end, une adresse e-mail permet aux habitants des « quartiers sensibles » de l’Essonne de rapporter à la police les délits ou les nuisances dont ils sont les témoins.
L’initiative est à mettre au crédit du directeur départemental de la sécurité publique (c’est à dire le numéro un de la police) du département, Jean-Claude Borel-Garin. L’information est diffusée dans les mairies, les commissariats et directement à la population, par un simple prospectus : « Aidez la Police Nationale dans son action au service des citoyens. Vous pouvez transmettre vos renseignements (témoignages, photos, vidéos) à l’adresse mail suivante (…). Confidentialité garantie. »
C’est peu dire que l’initiative divise l’opinion. « C’est une fausse bonne idée, proteste Jean-Claude Delage, secrétaire général d’Alliance, deuxième syndicat de policiers. C’est une police d’une autre époque et je ne vois pas comment nos collègues pourront faire et trier les bonnes ou mauvaises informations ainsi recueillies ». « La dénonciation, cela rappelle de sombres heures de l’histoire », s’inquiète Stéphane Beaudet, maire (UMP) de Courcouronnes.
« Il faut vivre avec son temps », se défend le directeur de la sécurité publique, déjà à l’origine d’une mesure similaitre en Isère l’an dernier. « Pourquoi la police ne pourrait pas recevoir des informations par mail alors que tout le monde en reçoit, a-t-il déclaré à l’AFP. Est-ce qu’on aurait dit qu’il ne faut pas que la police utilise le téléphone parce qu’il va y avoir de la délation ? (…) Il s’agit d’être plus réactifs, ce n’est pas de la délation »
Le numéro un du principal syndicat de policiers, l’Union SGP-FO/Unité police a déclaré au Monde « ne pas être choqué par cet appel au civisme ». Georges Tron, député-maire (UMP) de Draveil, estime qu’il est « normal que les gens puissent témoigner sans représailles ». Nicolas Dupont-Aignan, maire de Yerres, estime lui que « c’est une bonne initiative si c’est bien encadré ». Le maire (PC) de Grigny, lui, se montre résigné : « Si la victime n’a que cette solution, c’est qu’il y a comme un constat d’échec et que le service public de proximité a échoué. »
Et vous, que pensez-vous de cette initiative ?
Sources : LeParisien.fr, ZDNet.fr, 01net.
La casse, le saccage, la violence gratuite… tout le monde paye et pas seulement en monnaie sonnante et trébuchante ! Parfois certains le payent de leur vie, de leurs sens, de leurs corps !
Pourquoi parler de quartier sensible ? Il s’agit de tous quartiers, la violence n’est pas statique !
Pourquoi serait-ce insupportable de dénoncer la délinquance ?
La confusion est entretenue avec vice, entre celle ci et la dénonciation des juifs durant la guerre ! Ce n’est pas la même chose ! Il ne s’agit de dénoncer un innocent qui n’aurait pas les bonnes origines mais un individu qui ne respecte pas la propriété, la liberté d’autrui…
Cette décision n’est pas choquante car elle vise à contraindre la délinquance à sa disparition.