L’arobase fait son entrée au musée !

On pourrait croire à une plaisanterie, mais tout cela est très sérieux. Le très vénérable Musée d’art moderne de New York (MoMA) a annoncé qu’il venait de faire l’acquisition de l’arobase. Rien que ça.

Comment donc un musée peut-il acquérir un symbole immatériel ? Les conservateurs du MoMA ont fait évoluer leur politique d’acquisition, explique sur le blog du MoMA Paola Antonelli, la conservatrice du département Architecture et Design. En postulant que « la possession d’un objet n’est plus nécessaire à son acquisition », les conservateurs sont désormais libres « d’étiqueter le monde » et de faire entrer dans les collections du musée des objets quotidiens qui appartiennent à personne et à tout le monde. Tout cela, bien entendu, en respectant les critères de qualité et d’excellence qui s’appliquent aux collections traditionnelles du musée.

Et sur ce, le MoMA de justifier sa nouvelle acquisition. « Tomlinson [l’ingénieur qui a décidé d’utiliser l’arobase dans les adresses e-mail, voir une histoire de l’e-mail] a effectué un puissant acte de design qui non seulement a changé à jamais la signification et la fonction du signe @, mais qui est aussi devenu une part de notre identité dans nos relations et communications avec les autres. Son rôle involontaire de designer doit être reconnu et célébré par le MoMA, qui a toujours célébré l’élégance, l’économie de moyen, la transparence intellectuelle et (..) l’essence de la modernité. »

Rassurez-vous, le MoMA n’a rien dépensé pour l’acquisition de l’arobase. « Ce pourrait être le seul objet vraiment gratuit dans notre collection », précise pince-sans-rire Paola Antonelli.

L’arobase au musée ? Tomlinson, grand artiste du siècle ? Qu’en pensez-vous ?

Source : le blog du MoMA